La Nation Bénin...
L’île aux oiseaux de Gbeffa
offre de meilleures conditions
de vie aux oiseaux dont les
mouvements dans cet univers
présentent de magnifiques
circuits touristiques aux viisiteurs. L’organisation Eco
Bénin est un acteur majeur de
la préservation de ce trésor.
Juste Djagoun, chargé des
projets à Eco-Bénin, explique
l’intérêt de cette réserve.
La Nation : Dans la réserve Bouche du Roy, l’île aux oiseaux offre une attraction aux visiteurs. C’est un bijou dont l’Ong Eco-Bénin tient à la préservation. Qu’est ce qui justifie cet attachement ?
Juste Djagoun : L’île aux oiseaux dans la Réserve Bouche
du Roy est une île où on observe
une bonne diversité d’espèces
d’oiseaux notamment les becs
ouverts africains, les cormorans
africains, les hérons garde bœuf,
les aigrettes des récifs, les martins-pêcheurs, les chevaliers, etc.
avec une abondance considérable des individus. Le potentiel
ornithologique de l’île offre une
attraction aux visiteurs. Eco-Bénin tient à la préservation de cette
île qui constitue l’habitat pour
les oiseaux et fait partie du parcours de migration de certaines
espèces. L’organisation Eco-Benin procède à la sacralisation des mangroves de cette île afin
de renforcer la conservation de
ces écosystèmes qui constituent
des habitats pour ces espèces
d’oiseaux. Le processus de sacralisation permet d’endiguer les
coupes illicites au niveau de ces
mangroves qui en plus de leurs
fonctions habituelles servent
d’habitats pour d’importantes
colonies d’oiseaux
Que représente cette île aux oiseaux pour le Bénin ?
Cette île abrite à toutes les périodes de l’année des oiseaux, mais spécifiquement à un moment de l’année des oiseaux, migrateurs provenant de l’Europe à la recherche de conditions favorables pour y nicher seulement pour certains et se reproduire pour d’autres. Cette île, tout comme toute la réserve de la Bouche du Roy et le site Ramsar 1017, joue donc un rôle écologique indéniable et unique pour la survie d’un grand nombre d’espèces d’oiseaux.
En 2015, il était observé un gap de 30 % relativement à la superficie des mangroves à préserver dans cette réserve de biosphère. Quelle est la situation aujourd’hui ?
La situation s’est améliorée avec
les efforts de sensibilisation, de
conservation et de restauration
progressive de cet écosystème
par les différents acteurs qui y interviennent. Nous assistons
aujourd’hui à un renversement
de la tendance et une augmentation des surfaces de mangrove
Que fait votre organisation pour soutenir les efforts du Bénin quant à la préservation des mangroves ?
De 2016 à 2017, Eco-Bénin a piloté le processus de création de l’Aire communautaire de conservation Bouche du Roy avec les arrêtés de création pris par les mairies de Comé et de Grand-Popo puis la reconnaissance par le programme Man And Biosphere (Mab) de l’Unesco de cette réserve. Nous menons les actions de restauration des zones de mangroves dégradées, organisons des séances de sensibilisations à l’endroit des communautés locales et faisons la promotion des foyers améliorés de cuisson à travers leur diffusion. Il s’agit des foyers économiques en bois énergie pour la réduction de l’utilisation du bois de mangrove. Dans sa stratégie de restauration des zones de mangroves dégradées, Eco-Bénin place les communautés locales au cœur du processus et les responsabilise de sorte qu’elles se l’approprient et deviennent eux-mêmes les actrices des changements et des progrès qui s’opèrent dans leur cadre de vie. Nous procédons également à la sacralisation des zones de mangroves en vue de renforcer leur préservation. Les patrouilles de surveillance conjointes sont organisées par Eco-Bénin, les écogardes, la marine nationale et les forestiers pour réduire les pressions sur les mangroves et les actes illicites.
Eco-Bénin en collaboration avec le Cenagref a conduit récemment le processus de création de l’Aire communautaire de conservation de la biodiversité (Accb) du lac Ahémé pour préserver les reliques d’écosystèmes de mangroves restants dans ce paysage et leur intégration dans la réserve de biosphère du Mono afin de leur permettre de bénéficier des mesures efficaces de protection.
Comment appréciez-vous l’engagement des communautés côtières dans ce sens ?
On note une prise de conscience progressive au niveau des communautés sur l’intérêt de la préservation des ressources naturelles et des écosystèmes de mangroves et les avantages qu’elles peuvent en tirer. Ceci explique leur engagement. Elles participent volontairement aux actions de surveillance et de restauration des mangroves. Toutefois, le changement de comportement étant un processus de longue haleine, beaucoup reste à faire pour rallier plus de personnes à la cause de la préservation de l’environnement