La Nation Bénin...
Pour
tirer parti des Technologies de l’information et de la communication (Tic) et
booster le secteur agricole, le Bénin a adopté en 2019 une «Stratégie nationale
pour l’e-Agriculture au Bénin 2020-2024 », pour la promotion de l’innovation
numérique dans l’agriculture et satisfaire les besoins alimentaires, rappelle
Aziz Sobabè, ancien directeur du Système de l’information (Dsi/Maep). Aussi,
poursuit-il, le Bénin a-t-il lancé la même année le Projet intégré de
Transformation numérique des Régions rurales (Pitn2r) qui vise à améliorer
l’accès aux services numériques en milieu rural, augmenter la productivité
agricole et favoriser l’accès aux marchés.
Porté
par le ministère du Numérique et de la Digitalisation (Mnd) et financé par
l’Association internationale de développement (Ida/Banque mondiale) et l’Agence
française de développement (Afd), le projet met les Tic au cœur des
opportunités pour le développement de l’agriculture et l’inclusion financière
numérique. D’un coût global d’environ 28 milliards F Cfa pour une durée de cinq
ans, le projet se déploie sur le terrain avec la collaboration des ministères
en charge de l’Agriculture, de l’Economie et des Finances, des Affaires
sociales. Une mission du projet a sillonné, il y a quelques semaines, les
départements concernés à savoir Collines, Borgou, Alibori, Donga et Atacora, en
vue du déploiement imminent du dispositif d’extension de la connectivité
numérique dans les préfectures, les directions départementales de
l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (Ddaep), les Agences territoriales
du développement agricole (Atda) et autres structures décentralisées
concernées.
Les
bénéficiaires du projet sont les petits exploitants agricoles de la zone
d’intervention, soit au total 2 128
villages, avec les chaînes de valeur ciblées telles que le riz, le maïs, le
karité et les produits maraichers.
Au moins 81 000 personnes seront impactées à travers ce projet qui prend en compte 33 communes, a annoncé Mouhedine Alassane, coordonnateur du projet lors du lancement. Il devrait permettre de développer une agriculture intelligente face aux aléas climatiques et d’offrir des services numériques pour le secteur agricole, a-t-il ajouté. Près de 1,6 million de petits agriculteurs et en particulier 1 million de femmes, bénéficieront du projet qui impactera au moins 560 000 personnes travaillant dans les 4 filières concernées, dont 290 000 femmes.
Les
attentes sont grandes. «En connectant les services au réseau de fibre optique,
l’Internet serait plus fluide à notre niveau et les acteurs agricoles dans la
zone pourront accéder facilement à l’information et au conseil agricole via
Internet », espère Philbert Ezin Aïgbanvi, directeur départemental de
l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (Ddaep) des Collines. « Avec ce
projet, poursuit-il, le budget réservé pour les abonnements à l’Internet pourra
être redirigé ailleurs pour plus d’actions. »
«
Le Pitn2r vient faciliter la diffusion des technologies aux bénéficiaires, en
matière de conseil agricole », selon Olaréwajou Eliab Biaou, Ddaep-Atacora. «
Il y a eu beaucoup d’échanges par rapport à la suite à donner quand le projet
pendra fin, notamment en ce qui concerne l’approvisionnement en crédit »,
informe-t-il.
«
En tant qu’hommes de métiers, notre souhait est que les travaux aillent très
vite pour nous aider à moderniser l’agriculture », s’impatiente Damien
Hounkpèvi, Ddaep-Borgou.
En
attendant, les structures décentralisées du Maep disposent de petits routeurs,
ordinateurs, tablettes et autres accessoires mis à disposition par le Projet
régional pour le renforcement des systèmes de surveillance des maladies
(Redisse), l’Agence béninoise de sécurité sanitaire des aliments (Abssa) et la
direction de la Statistique agricole (Dsa/Maep) pour une meilleure collecte de
données géographiques et cartographiques dans le cadre du conseil agricole au
profit des acteurs